MAMAN J'AI RATE L'AVION.

En France, pas de politique de l'enfant unique, seulement des manies bien diaboliques.

7h00: Réveil la tête dans le pâté, je m'apprête à déguster tout le long de la matinée. A commencer par cette putain de la luminosité estivale qui me fait regretter l'austérité hivernale. Petit dej', caoua, Actimel devant le programme très matinale « le doc de la santé », après un topo complet sur les hémorroïdes de M. Salim, je peux partir bosser l'esprit léger.
Avant cela j'écoute, en bon mari infidèle, les dernières recommandations de ma femme au foyer.

8h00: Embouteillage les oreilles polluées par les ondes de France Info, j'écoute les journalistes babiller leurs marronniers sur les départs en vacances, les fournitures scolaires, la crise des bungalows sur la cote d'Azur et la météo torride de la semaine prévoyant 30°c, il fait déjà 22°c dans la voiture.
Direction le kiosque pour y lire ce que je viens d'entendre, comme pour satisfaire une gourmandise.

9h00: Hall les sourcils froncés par l'image quotidienne de mon patron ahuri devant autant de retard de ma part, je m'élance dans ces longs couloirs aux odeurs de poussières neuves (si tant est que la poussière puisse être neuve), moquette grise et sobre comme la plupart des gens qui y posent leurs escarpins ou autres Weston. Je rentre dans mon bureau pour y constater que rien n'a bougé.

9h20: Fauteuil en cuir, mes miches reposées, l'esprit tourmenté par une impression d'avoir oublier quelque chose d'important...Non fausse alerte, mes clopes sont bien dans la poche intérieure de ma veste.

18h: Fauteuil brulant de ma Laguna, les narines gênées par un odeur de faisandé. J'avais en effet oublier quelque chose: mon fils de quelques mois a l'arrière de mon break.

Enfin bon, on va pas se plaindre, l'été est enfin arrivé !

Cela ne répondant pas à la question existentielle du XXIIème siècle à savoir "où est passée Mirza?", je file rallumer la clim', les sièges en skaille ça me brûle le dos.

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